Le Français natif de Marrakech, Just Fontaine, décédé mercredi à l’âge de 89 ans, restera à jamais dans les annales du football international comme le détenteur du record mythique et quasiment imbattable de 13 buts inscrits lors d’une phase finale de Coupe du monde.
C’était lors du Mondial-1958 en Suède que «Justo» a signé sa performance qui a résisté à toutes les convoitises. Il devance dans le palmarès des meilleurs buteurs en une seule édition du Mondial l’attaquant hongrois Sandor Kocsis, auteur de 11 buts en 1954 et l’Allemand Gerd Müller, qui compte dix buts marqués lors de l’édition 1970 au Mexique.
Né le 18 août 1933 dans la ville ocre, cet attaquant (1,74 m) à la fois renard des surfaces avant l’heure et canonnier, a débuté le football au club de l’AS Marrakech en cadet et junior.
C’est d’ailleurs dans sa terre natale que Fontaine boucle sa vie de technicien, en tant que sélectionneur du Maroc (1979 à 1981). Sous sa houlette, les Lions de l’Atlas ont pris la troisième place à la CAN-1980.
Et c’est à l’US marocaine de Casablanca qu’il fait ses débuts au niveau senior, de 1950 à 1953 et lance sa carrière de footballeur.
En effet, repéré par Mario Zatelli, ancien joueur de l’US marocaine devenu entraîneur, Just Fontaine est recruté par l’OGC Nice en 1953, à 20 ans. Il est sélectionné pour la première fois avec l’équipe de France le 17 décembre 1953, il marque trois buts contre le Luxembourg (8-0).
En 1956, il rejoint le Stade de Reims qui vient de perdre son meilleur joueur Raymond Kopa, parti au Real Madrid. Le 7 octobre 1956, il fait son retour en équipe de France, lors d’un match contre le « Onze d’or hongrois ».
Lors du Mondial-1958, Just Fontaine n’était pas prédisposé à jouer le premier rôle en équipe de France. Considéré comme le remplaçant de joueurs plus expérimentés, comme Thadée Cisowski et son coéquipier à Reims René Bliard, il joue comme titulaire après leurs blessures en Suède. Il dispute ainsi les deux matchs de préparation de la Coupe du monde 1958 et aborde le tournoi comme titulaire, aux côtés de Raymond Kopa et Roger Piantoni.
Lors du premier match, où les Français s’imposent largement devant le Paraguay 7-3, Just Fontaine inscrit un triplé. Lors du deuxième match contre la Yougoslavie, la France s’incline 3-2 malgré un doublé de Fontaine. Le troisième match est remporté par la France 2-1 contre l’Écosse avec un nouveau but de Just Fontaine.
Le quart de finale est remporté contre l’Irlande du Nord 4-0, avec deux nouveaux buts de Fontaine. En demi-finale contre le Brésil, il égalise rapidement avant que l’arrière français Robert Jonquet ne se blesse. Les Francais encaissent un triplé du jeune Pelé et s’inclinent (2-5). Lors du match pour la troisième place contre l’Allemagne de l’Ouest, Fontaine inscrit un quadruplé et la France s’impose 6-3.
Avec treize buts, il détient le record du nombre de buts inscrits lors d’une seule phase finale de Coupe du monde (devant le Hongrois Sándor Kocsis, auteur de 11 buts en 1954). Il apparaît en fin d’année au 3e rang du Ballon d’or France Football récompensant le meilleur joueur européen de l’année, derrière son compatriote Raymond Kopa et l’Allemand Helmut Rahn.
Outre ses 13 buts et la première médaille internationale de son équipe nationale glanée en Suède (3è place), Fontaine s’est également offert un palmarès de choix en clubs avec quatre titres de champion de France (un avec Nice, trois avec Reims), deux Coupes de France et une finale de Coupe d’Europe des clubs champions perdue avec Reims en 1959 (2-0) contre le grand Real Madrid de Di Stefano, Puskas et l’ami Kopa.