Le Maroc se positionne après la Californie, le Royaume-Uni, l’Australie et la Suisse, en tant que destination majeure pour la recherche et développement en matière des Nouvelles technologies, à la faveur de son dynamisme et ses compétences dans le domaine des technologies de l’information, a indiqué la ministre déléguée chargée de la Transition numérique et de la réforme de l’administration, Ghita Mezzour.
En réponse à une question orale sur « la stratégie du gouvernement pour encourager et attirer les investissements dans le secteur numérique », présentée lundi à la Chambre des représentants par les groupes Authenticité et Modernité, Union constitutionnelle et Mouvement démocratique et social, la ministre a souligné l’importance de la position stratégique du Royaume et sa richesse en termes de compétences et d’énergies jeunes dans le domaine de la numérisation, ainsi que son positionnement parmi les trois premiers acteurs dans le domaine de l’outsourcing en Afrique. Elle a noté que ce secteur emploie 120.000 personnes.
En sus des investissements marocains, le domaine de la numérisation attire des investissements en provenance de plusieurs pays dont les États-Unis, la France, le Canada, le Royaume-Uni, l’Espagne, le Japon et l’Inde, a affirmé Mme Mezzour, notant que le ministère de la Transition numérique et de la réforme de l’administration poursuit, en coordination avec tous les partenaires et à un rythme soutenu, la conclusion de partenariats susceptibles de dynamiser l’investissement au Maroc.
Dans ce contexte, la ministre a mis l’accent sur les efforts déployés au niveau international, rappelant sa récente visite en Inde, pays leader et première destination au monde dans le domaine du service de délocalisation, et au cours de laquelle il a été procédé à la signature, en coordination avec les partenaires concernés, d’un mémorandum d’entente avec une société indienne pour lancer un projet d’investissement au Maroc visant la création des milliers d’emplois à haute valeur ajoutée dans le domaine du codage, des logiciels et des services informatiques.
Ce mémorandum d’entente vient marquer l’installation au Maroc d’un géant indien de l’outsourcing, qui opère dans une cinquantaine de pays et emploie plus de 200.000 personnes dans le monde avec un chiffre d’affaires de plus 11 milliards de dollars en 2022, a-t-elle fait savoir.
Mme Mezzour est revenue sur la visite de Mme Safra Catz, présidente et directrice générale de la société américaine « Oracle » au Royaume, et l’inauguration du premier laboratoire R&D « Oracle Lab » en Afrique, parmi ses six centres dans le monde.
Elle a également évoqué les protocoles d’accord qui ont été signés entre le gouvernement et quatre entreprises internationales pour investir dans le domaine de la délocalisation des services, et créer plus de 5.000 emplois directs et permanents notamment à Tanger, Fès, Rabat, Casablanca et Agadir.
Au niveau national, a poursuivi Mme Mezzour, il a été procédé samedi dernier, à la signature de deux conventions pour la création d’une école de programmation et de codage et d’un centre d’incubation de start-ups au niveau de la région de l’Oriental.
Par ailleurs, la ministre a indiqué que le Maroc œuvre à parachever le cadre juridique de la confiance numérique des usagers et de la souveraineté numérique du Royaume, en plus de son implication dans plusieurs conventions internationales en la matière.
En réponse à une question sur la « préservation de la souveraineté numérique », présentée par le groupe du Rassemblement national des indépendants, Mme Mezzour a souligné que la question de la souveraineté numérique est devenue pertinente durant ces dernières années, notamment avec le grand développement du secteur numérique et de ses utilisations quotidiennes dans plusieurs transactions.
Elle a dans ce sens, rappelé que plusieurs lois ont été promulguées, dont la loi sur la cybersécurité et son décret d’application, un texte qui vise notamment à protéger les informations et les infrastructures d’importance vitale, et empêcher l’hébergement et le stockage de données sensibles en dehors du territoire national, ainsi que de préciser les conditions et règles techniques et réglementaires, dans l’optique de sécuriser les systèmes d’information des organismes et des établissements publics concernés par les risques cybernétiques
La Direction générale de la sécurité des systèmes d’information, à travers le Centre de vigilance, de surveillance et de réponse aux attaques informatiques, surveille, détecte et répond aux attaques informatiques susceptibles d’affecter la sécurité des systèmes d’information de l’État, et coordonne une réaction à ces événements via le lancement des alertes et des avertissements et la gestion des incidents.
En réponse à une autre question sur « Les programmes de réforme de l’administration et l’activation des mécanismes de contrôle interne et la synergie entre les administrations », Mme Mezzour a affirmé que l’objectif du ministère est de réformer l’administration, de numériser les services et de développer des projets qui ont un impact direct sur le citoyen et l’entreprise.
Dans le cadre de cette réforme, le ministère œuvre à la réhabilitation de la fonction publique, le renforcement de l’organisation de l’administration, le développement des services publics, le renforcement de la transition numérique de l’administration et le placement de l’usager au cœur de ces réformes, a-t-elle dit.