Rabat: Le12.ma
La brigade régionale de la police judiciaire de Marrakech et le service préfectoral de la police judiciaire de la même ville ont déféré devant le parquet compétent, les 10, 11 et 12 mai, huit individus, dont une administratrice adjointe à la Wilaya de la région, deux fonctionnaires de police exerçant à l’aéroport de Marrakech-Menara et un Français d’origine marocaine, pour liens présumés avec un réseau criminel actif dans l’organisation de l’immigration illégale, la traite des êtres humains, la falsification de papiers de voyage et de documents relatifs au dépistage de la covid-19.
L’enquête dans cette affaire a été lancée suite à l’interpellation, le 7 mai par la police des frontières à l’Aéroport de Marrakech-Menara, de deux candidats à l’immigration illégale, après avoir présenté de faux papiers d’identité français et de tests PCR falsifiés, indique vendredi un communiqué de la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN).
La première étape des investigations menées par le service préfectoral de la police judiciaire de Marrakech avait alors abouti à l’arrestation de la personne impliquée dans la falsification des tests PCR, qui a été présentée devant le parquet compétent avec les deux candidats à l’immigration illégale.
Quant à la deuxième partie de l’enquête, relative au réseau international impliqué dans l’organisation de l’immigration illégale à l’aide de cartes d’identité françaises, elle a été menée par la brigade régionale de la police judiciaire relevant de la Brigade nationale de la police judiciaire, qui a interpellé cinq suspects : un citoyen français d’origine marocaine comme prévenu principal et quatre acolytes (un citoyen marocain résidant en Belgique, une administratrice adjointe à la Wilaya de la région de Marrakech exerçant comme attachée à l’aéroport de Marrakech-Menara, et deux fonctionnaires de police en poste au même aéroport avec les grades d’inspecteur et de brigadier-chef).
Les recherches et investigations menées, appuyées par une expertise technique et scientifique, ont permis de déterminer les voies et modes opératoires de l’immigration illégale depuis le Maroc vers l’Europe en utilisant de fausses cartes d’identité françaises, obtenues en contrepartie de 4.000 euros pour chaque document.
Concernant le modus operandi criminel adopté, il consiste à s’engager à remettre aux candidats, en contrepartie de sommes d’argent totales variant entre 60.000 et 70.000 DH par candidat, une carte d’identité française portant leurs données personnelles, avant que l’administratrice adjointe ne les accompagne pour faciliter les démarches d’enregistrement et les procédures de contrôle aux frontières aéroportuaires, selon la même source.
Les investigations ont également abouti à l’arrestation de deux fonctionnaires de police travaillant à l’aéroport qui auraient facilité le transit des candidats à l’immigration illégale en contrepartie de sommes d’argent pour se garder d’accomplir leur mission en lien avec le contrôle des frontières.
En outre, l’expertise technique et les opérations de pointage effectuées au niveau des bases de données de la police des frontières ont permis d’identifier 12 candidats à l’immigration illégale, ayant traité avec ce réseau criminel et quitté le pays illicitement, ajoute le communiqué, soulignant que des mesures judiciaires et de sécurité ont été prises pour les mettre aux arrêts.
Les canaux de coopération sécuritaire internationale ont également été activés avec les pays concernés par les ramifications de ce réseau criminel à l’effet d’arrêter tous les bénéficiaires des services frauduleux du réseau en question.
Cette affaire s’inscrit dans le cadre de la consolidation des efforts déployés par les services de la DGSN pour lutter contre les réseaux d’immigration illégale et de traite des êtres humains, de même qu’elle renseigne sur le souci permanent des brigades de la police judiciaire de détecter toutes les ramifications nationales et internationales de ces réseaux criminels, et d’appréhender tous les complices dans la facilitation de la perpétration de ce type de crime, conclut le communiqué.