Rabat – le12
La commémoration, mardi, par les Palestiniens de la 45ᵉ Journée de la terre, qui rappelle le massacre de Sakhnin (à une vingtaine de kilomètres au nord de Nazareth), intervient dans un contexte d’escalade de la politique de colonisation israélienne et de spoliation des terres palestiniennes.
En effet, les agressions contre les Palestiniens se poursuivent en dépit de la situation sanitaire dans le pays marquée par la pandémie de la Covid-19 et au moment où toute l’attention de la communauté internationale se focalise sur la campagne de vaccination contre ce virus.
Observée par les Palestiniens vivant en Israël au même titre que ceux dans les Territoires occupés ou ailleurs dans le monde, cette journée rappelle en effet le carnage perpétré par les forces de l’occupation lors de la grève générale du 30 mars 1976.
A l’origine de la grève figure une résurrection des Palestiniens de 1948 le 19 février 1976, date de la décision du gouvernement israélien d’alors de confisquer 25.000 dounams (un dounam=1000 m2) de terre en Galilée.
À la suite de cette décision, les Palestiniens de 1948, c’est-à-dire vivant en Israël, avaient répliqué par la grève générale qui s’est vite transformée, à cause du déploiement de l’armée de l’occupation, en manifestation, puis en révolte.
Les Palestiniens de Cisjordanie et de Gaza avaient exprimé leur soutien à cette révolte en se mettant à leur tour en grève.
La répression israélienne de ce mouvement a donné lieu, le 30 mars 1976, au massacre de Sakhnin qui avait fait 6 morts et des centaines de blessés outre des centaines d’arrestations.
Aujourd’hui encore, cette politique de répression et de confiscation continue. Le tiers du peuple palestinien vit sous une occupation militaire brutale en Cisjordanie, à Al-Qods et dans la bande de Gaza, tandis que la moitié de la population continue de vivre à l’extérieur de la Palestine en tant que réfugiés.
Les forces d’occupation ont présenté un plan visant à élargir la colonie illégale “Efrat”, construite sur les terres des citoyens au sud et à l’ouest de Bethléem durant la période de quarantaine imposée, afin d’éviter toute opposition populaire à ce projet.
L’Organisation de libération de la Palestine (OLP) avait en ce sens révélé, dans un rapport, que ce plan vise à spolier une superficie de 56,9 hectares de terres agricoles dans plusieurs villages à Bethléem en vue de les transformer en terrains de construction.
La Journée de la terre vient alors, au milieu de toutes ces situations cyniques et insoutenables, permettre au peuple palestinien d’exprimer encore une fois son attachement à sa terre et défendre légitimement le droit d’avoir un État souverain et indépendant avec comme capitale Al-Qods Est.