Le12
La présidence mauritanienne a annoncé la formation d’un nouveau gouvernement dimanche soir, après un rapport parlementaire liant d’anciens ministres à des affaires financières de l’ex-dirigeant Mohamed Ould Abdel Aziz.
Adama Bocar Soko, le secrétaire général de la présidence mauritanienne, a déclaré au cours d’une conférence de presse dans la capitale Nouakchott que ce remaniement allait donner aux ministres cités dans le rapport “le temps dont ils auront besoin pour prouver leur innocence”.
Le président mauritanien Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani avait procédé jeudi, sans en donner la raison, à un changement de Premier ministre, au lendemain de la remise à la justice du rapport d’une commission parlementaire sur la gestion de son prédécesseur, Mohamed Ould Abdel Aziz.
Jusqu’à l’annonce de dimanche, la présidence mauritanienne n’avait pas établi de lien entre le remaniement et le rapport sur M. Aziz, au pouvoir de 2008 à 2019.
Parmi les dossiers étudiés dans le rapport figurent la gestion des revenus pétroliers, la vente de domaines de l’État à Nouakchott, la liquidation d’une société publique qui assurait l’approvisionnement de la Mauritanie en denrées alimentaires, ou encore les activités d’une société chinoise de pêche, Pully Hong Dong, selon des sources parlementaires.
Le ministère public mauritanien a fait savoir mercredi qu’il avait reçu le rapport et ouvert une enquête.
Quatre ex-ministres ont été cités dans ce document, dont l’ancien Premier ministre Ismaïl Ould Bedda Ould Cheikh Sidiya, remplacé jeudi.
Le président Aziz avait pris le pouvoir par un coup d’Etat militaire en 2008, puis remporté la présidentielle en 2009, suivie d’une autre en 2014.
Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, qui lui a succédé en août 2019, fut son chef de cabinet et ministre de la Défense.
Les députés mauritaniens ont voté fin juillet une loi instituant une Haute cour de justice chargée de juger le chef de l’Etat et des ministres en cas de “haute trahison”. La juridiction doit être mise en place dans les prochains mois.
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