Rabat – le12
Le Vélo Tout Terrain (VTT) a dû attendre l’année 1992 pour renaitre de ses cendres au Moyen Atlas, à l’initiative des amateurs marocains et étrangers de ce sport d’aventure et de défi, regroupés au sein d’un petit club à Azrou.
La pratique de ce sport dans cette région connue par ses reliefs difficiles est l’expérience la plus attractive pour les chercheurs de randonnées pleines de défis et qui correspondent tant aux amateurs qu’aux professionnels.
Les premières prémisses de ce sport dans son nouveau format remontent à 1995 au Moyen Atlas, à travers une participation à la 5è édition du Raid Atlas, organisé à l’époque par la Fédération royale marocaine de ski et sports de montagne, avant la programmation, la même année, d’une autre course en circuit fermé reliant Oukaimeden et Toubkal.
Depuis, le VTT marocain tente, tant bien que mal, de se mesurer à l’élite mondiale, même si ce sport a été pratiqué dès 1966, avant de devenir sport olympique à part entière.
En 1997, la Fédération royale marocaine de ski et sports de montagne a organisé la première course exclusivement consacrée au VTT dans la région de Moudmane (Ifrane) avec une course de descente et un cross-country olympique (XCO), suivie la même année par le circuit des lacs du Moyen Atlas, une course organisée en étapes durant 6 jours au départ de la ville Ifrane en passant par le lac Dayt Aoua, Dayt Hachlaf, Michlifen, Lac Afenourir et retour à Ifrane, avec la participation d’une trentaine de passionnés en provenance de Casablanca, Meknès, Azrou et Marrakech.
Durant la même année, la Fédération royale marocaine de ski et sports de montagne, en étroite collaboration avec la Fédération royale marocaine de cyclisme (FRMC) a organisé une première course VTT dans la forêt de Bouskoura à Casablanca, ce qui a donné à l’époque un nouveau souffle au VTT au Maroc avec l’intégration de cette discipline au sein de la Fédération royale marocaine de cyclisme (FRMC).
En 1998, plusieurs clubs ont vu le jour et venaient s’ajouter au Club d’Azrou, qui fut le seul à pratiquer ce sport, dont le club VTT d’Oujda, qui a inauguré les compétitions dans le nord du Maroc à travers l’organisation du grand prix VTT d’Oujda, suivi par une course à Tétouan, organisée par le lycée Juanito Benavente. Cette dernière avait connu une grande affluence de Vététistes venus des différentes régions du Royaume.
Dans la foulée, plusieurs clubs et associations de VTT ont été créés notamment durant la période allant de 2001 à 2003 qui a vu la naissance des clubs de Mrirt, Khenifra, Fès, Béni Mellal, Sefrou et Nador ainsi que des sections VTT au Racing Universitaire de Casablanca et au Yacht Club d’Agadir.
Afin de mieux encadrer juridiquement cette discipline et permettre à ses pratiquants d’acquérir des licences et une assurance sportive, tous les clubs ont œuvré de concert à la création de l’association marocaine de VTT en 2003 en lui assignant la mission première de faciliter le travail de la FRMC, notamment par la création et la gestion d’une section VTT.
Cette nouvelle structure a permis dès 2003 la participation à une première compétition internationale, tenue en Turquie, une épreuve mondialement reconnue, faisant partie intégrante du calendrier du championnat du monde de VTT Cross-country pour enchaîner avec la participation à une seconde compétition internationale en 2005, en Espagne, à la Volcat dans une course par étapes de trois jours.
En 2006, le club d’Azrou VTT a pris part au Raid de la Transatlas, une épreuve de VTT par étapes, puis au Titan Désert, surnommé le Dakar du cyclisme en raison de la nature de la compétition et sa difficulté. Une épreuve d’orientation, de résistance et d’endurance en VTT, disputée sous forme de challenge.
En 2007, la ville de Béni Mellal a été au rendez-vous avec deux compétitions, fruit de la collaboration entre le club Raja Béni Mellal de VTT et le département Rhône Alpe, en France. Cette opération a donné un vrai coup de pouce au développement de cette discipline dans la région de Béni Mellal.
A ce propos, l’entraineur des équipes nationales de VTT, Abderrahim Riadi, a fait savoir que les premiers balbutiements du VTT au Maroc remontent au début des années 1990 à travers la création du club Azrou VTT, qui organisait des sorties entre Azrou et Ifrane, une région qui dispose de parcours adéquats pour la pratique de cette discipline qui combine aventure et plaisir.
Dans une déclaration à la MAP, il a assuré que le peu de clubs créés après 1995 étaient affiliés à la Fédération royale marocaine de ski et sports de montagne, dans la mesure où la plupart des courses étaient disputées dans des régions montagneuses.
Les premières courses organisées au Maroc étaient tenues par des organisateurs étrangers, venus notamment de l’Espagne, la France et la Belgique, outre l’association nationale, créée afin de coordonner l’action des clubs dans le but de promouvoir la pratique de ce sport, dont le raid Al Atlas (1997) et le 1er grand prix d’Oujda, devenu un rendez-vous annuel, avant que d’autres courses ne soient organisées dans plusieurs villes, notamment Azrou, Ifrane, Tétouan, ou encore Casablanca (Bouskoura), avec au menu des courses en descentes, des contre-la-montre et des cross-country olympiques (XCO), a-t-il dit.
A la faveur des efforts consentis par les clubs et associations visant la promotion du VTT national, en dépit du manque des moyens, le Maroc a réussi à organiser la plus prestigieuse compétition de VTT, à savoir le Titan Desert, le plus célèbre au monde, organisé par l’association espagnole “Gaes Titan by Garmin”, en collaboration avec la FRMC et un constructeur automobile mondial, a-t-il fait savoir.
Selon lui, la FRMC, dans sa quête de contribuer au rayonnement de ce sport et élargir la base des pratiquants, a créé une commission dédiée, ce qui a contribué aux bons résultats signés par l’équipe nationale lors de ses participations internationales, dont la médaille de bronze obtenue par Adel Jelloul aux championnats d’Afrique de VTT à l’Ile Maurice (2017), les médailles d’or de Youssef Bdadou et Maroua Alami au cross-country juniors à Mascate, puis les championnats arabes tenus l’année dernière en Tunisie (2 or, 2 argent et 2 bronze).
Néanmoins, l’entraineur de l’équipe nationale de VTT a reconnu l’existence de plusieurs écueils freinant la promotion de ce sport, notamment le manque de moyens financiers et d’infrastructures, l’absence d’un centre de formation dans les différentes catégories (descente, cross-country olympique et orientation), outre la formation des entraineurs, arbitres et dirigeants.
Après avoir souligné l’importance de la formation et la formation continue des entraineurs et arbitres, il a indiqué que la direction technique nationale (DTN), dans le but de surmonter ce déficit, notamment sur le plan de l’arbitrage, a organisé une session de formation au vélodrome de Casablanca, sous la supervision d’un expert international et la participation de 8 arbitres, outre une session de formation par visio-conférence en 2020, réservée aux entraineurs suite à l’arrêt de toutes les activités en raison du Covid-19.
Il a, à cet égard, mis l’accent sur l’importance qu’accorde la DTN au VTT féminin, dans la perspective de la formation d’une sélection nationale féminine compétitive, relevant que la médaille de bronze décrochée aux Jeux arabes (Rabat-2019) par une athlète marocaine se veut un résultat encourageant en vue de continuer le travail déjà abattu.
La commission nationale de VTT aspire à participer aux compétitions internationales afin d’améliorer le classement de l’équipe nationale, en particulier aux championnats du monde organisés par l’Union cycliste internationale, afin de prendre part aux Jeux olympique, a-t-il conclu.